Les Arabes ont un instrument de cuivre appelé
néfyr, dont la forme est peu différente de celle de l’ancienne
trompette droite de l’Europe. Les feuilles de métal dont le
tube est formé, sont très minces et façonnées au marteau. Le
diamètre de ce tube est fort étroit. Le développement du
pavillon est semblable à celui de notre trompette. L’embouchure
est en fonte de cuivre d’une seule pièce. Ainsi que tous les
tubes coniques du même genre, le néfyr peut produire les sons
harmoniques du cor, de la trompette, du clairon, tels qu’on les
voit ici :
Mais au milieu du tapage effroyable que fait la
multitude de tambours de toutes formes, les timbales, cymbales et
autres instruments bruyants, dans leurs marches militaires, les
trompettistes arabes se bornent à pousser quelques sons des plus
aigus, au hasard, et sans s’occuper des dissonances qu’ils
produisent. Il existe une autre trompette en usage chez les Arabes
asiatiques et qui est certainement d’origine sémitique, car
elle est semblable à la trompette que joue un guerrier assyrien,
sur un bas relief de Ninive, et à la trompette hébraïque qui
est représentée sur l’arc de Titus à Rome. Cet instrument,
appelé cheipour, est long de 75 cm, depuis le bord du godet de
son embouchure jusqu’à celui de son pavillon. Son embouchure
seule à 21 cm de longueur, et s’introduit dans le tube de la
trompette à la profondeur de 13 cm. Le diamètre du pavillon est
de 11 cm. On voit ici la forme de cet instrument (ci-contre à
droite). Les sons
produits par le cheipour sont les mêmes que ceux du néfyr.