Quand Rome eut conquis la Grèce (146 avant J.C.)
et adopté l’art du vaincu qui rayonnait déjà sur tout l’occident,
cet art, trop savant et séparé de ses sources populaires, était
en pleine décadence. Rome, éblouie par ses conquêtes, oublia
les traditions étrusques (d’origines diverses, y compris
égyptiennes) et conduisit la musique aux plus ridicules excès :
constitution d’orchestres monstres ; comprenant une
grande variété d’instruments à vent nouveaux (tuba-cornu,
buccin, lituus)
fabrication d’hydraules géants...
Les instruments métalliques du genre des trombes ou
trompettes étaient de trois espèces chez les Romains. La première
était la grande trompette des combats appelée tuba. C’est de
cet instrument que Virgile a dit : " le son terrible de
la tuba d’airain a donné le signal des combats ".
Grutes et Fabretti nous ont conservé, dans leurs collections
d’inscriptions, les noms de quelques joueurs de tuba attachés
aux légions romaines. La tuba servait aussi dans les jeux
publics, dans les sacrifices et dans les funérailles. On en voit
la figure sur divers monuments romains particulièrement sur la
colonne Trajane et dans les peintures d’Herculanum. Le dessin
que nous en donnons ici est pris d’un bas-relief du Capitole
représentant le triomphe de Marc-Aurèle.