Quand au cor également étrusque,
et que les Romains appelaient cornu, ainsi que nous l’avons
dit, ils lui donnaient aussi le nom de buccina. Comme la tuba
et le lituus, c’était un instrument militaire, et
l’on en faisait particulièrement usage pour l’infanterie
et dans les triomphes des généraux. Le nom de buccina
paraît avoir été donné à cette
espèce de trombe par analogie avec le son de la grande
conque marine appelée du même nom, et dont on se
servait dans la plus haute Antiquité pour les mêmes
usages. C’est aussi par l’analogie de la forme de
l’instrument avec les cornes de certains animaux dont on
tirait des sons après les avoir préparées,
qu’on lui a donné quelquefois le nom de cor (cornu),
et qu’on appelait ceux qui en jouaient tantôt buccinatores,
tantôt cornicines. IL y a lieu de croire que ce n’est
pas la grande buccine militaire, mais de la conque de ce nom
et des cornes d’animaux, que Columelle veut parler lorsqu’il
nous apprend que les troupeaux étaient rappelés
de la forêt, vers le soir, au son de la buccine, et c’est
dans le même sens que Properce, dans sa description d’une
cité dévastée par la guerre, dit :
« Maintenant la buccine monotone du berger retentit seule
dans ses murs ».
|